Traductions pour : 조선말 큰사전
Onglets principaux
Préface de Chosǒnmal K’ǔnsajǒn
Texte original |
Traduction |
---|---|
말은 사람들의 특징이요, 겨레의 보람이요, 문화의 표상이다. 조선 말은, 우리 겨레가 반 만 년 역사적 생활에서 문화 활동의 말미암던 길이요, 연장이요, 또 그 결과이다. 그 낱낱의 말은, 다 우리의 무수한 조상들이 잇고 이어 보태고 다듬어서 우리에게 물려 준 거룩한 보배이다. 그러므로, 우리말은 우리 겨레가 가진 정신적 및 물질적 재산의 총 목록이라 할 수 있으니, 우리는 이 말을 떠나서는, 하루 한 때라도 살 수 없는 것이다.
|
La langue est la spécificité de l’homme, le fruit d’un peuple, et le symbole d’une culture. La langue coréenne, est ce dans quoi durant cinq mille ans d’histoire, nos activités culturelles ont eu leur source ; elle en est l’outil et le fruit. Chacun de ses mots est un trésor sacré légué par nos innombrables ancêtres qui les ont mis bout à bout, sans interruption, complétés et arrangés. La langue coréenne est, pour ainsi dire, le catalogue exhaustif du capital spirituel et matériel de notre peuple, ceci étant, sans cette langue, nous ne pouvons survivre un jour, une seconde.
La langue coréenne étant trop proche, trop familière aux Coréens, en est paradoxalement venue à être la plus éloignée et à ne pas être bien connue d’eux. Ce que nous nous sommes appliqués assidûment à apprendre et à améliorer n’étaient que les langues et les écritures d’autrui, et nous avons méprisé et maltraité notre langue, notre écriture. Ce que nous consultions tous les jours était seulement dictionnaire sino-coréen et le recueil des caractères chinois, et nous n’éprouvions même pas la nécessité d’un dictionnaire de notre propre langue. Les Français sont venus et ont fait un dictionnaire coréen en français, les Américains et les Anglais sont venus, et ont chacun rédigé un dictionnaire coréen en anglais, et les Japonais en ont écrit un en japonais, mais c’était pour leur propre besoin, et il n’était pas destiné aux Coréens. Nous avons pris vivement conscience non seulement que l’absence d’un dictionnaire de sa propre langue est une grande honte pour un peuple de culture, mais aussi que, dans ces conditions, il est impossible d’entreprendre le développement de notre propre culture. C’est pour essuyer cette honte, et pour préparer la base de développement de notre culture, que nous avons conçu pour la première fois le projet d’éditer nous-mêmes un dictionnaire de la langue coréenne dès la 4e année Yunghi (1910). A cette époque, l’Association coréenne pour le rayonnement des lettres (Chosǒn Kwangmunhoe) a entamé cette tâche et a déployé durant de nombreuses années ses efforts dans la rédaction des éléments. Du fait de certaines circonstances, ce travail n’a malheureusement pas pu porter ses fruits. Il a été repris environ dix ans après par l’Amicale pour la diffusion des lumières (Kyemyǒng Kurakpu), mais là encore, il a été interrompu.
Déterminés à accomplir coûte que coûte ce projet d’envergure nationale, nous avons créé, avec une résolution renouvelée, l’Association pour la publication du dictionnaire coréen le jour de la fête du Hangǔl de l’an 4261 (1928 de l’ère chrétienne). Au début, l’Association pour l’étude de la langue coréenne et l’Association pour la publication du dictionnaire coréen, formaient deux branches du projet, la première, s’occupant de la base des règles d’orthographe et du coréen standard, et la seconde, prenant en charge le recueil des mots et la détermination de leur sens. Plus tard, l’Association pour l’étude de la langue coréenne a dû reprendre le travail de l’Association pour la publication du dictionnaire coréen, non pas parce qu’elle avait des capacités financières ou des projets particuliers, mais parce qu’elle ressentait une inquiétude et un attachement profond à ce projet, qui lui interdisait d’assister les bras croisés à la fin de l’Association pour la publication du dictionnaire coréen qui se délitait.
Cela faisait quinze ans que, sous l’oppression d’un violent régime japonais et dans une situation économique déplorable, avec le seul esprit coréen éternel au fond du cœur, encouragés par la motivation d’une culture immense, munis d’un pinceau usé, nous nous battions contre des myriades de difficultés, lorsque, finalement, nos manuscrits, même insatisfaisants, venaient d’être envoyés à l’imprimerie. Comble du déchirement, nous avons dû affronter des obstacles de plus en plus insurmontables sur notre route. Le régime japonais, sauvage et cruel, qui cherchait à éradiquer coûte que coûte notre langue et notre écriture, a arrêté en octobre de cette année de 4275, une trentaine de personnes liées à l’Association pour la publication du dictionnaire coréen et à l’Association pour l’étude de la langue. Et depuis exactement trois ans, les manuscrits ont été ballottés de Hǔngwǒn à Hamhǔng et les personnes arrêtées y ont connu la prison. Durant cette période, deux de nos camarades ont injustement rendu l’âme en prison, douze ont reçu leur sentence, et cinq qui n’ont pas pu échapper à la prison y survivaient à peine ; leur vie ne tenant qu’à un fil risquait de s’éteindre du jour au lendemain. Miracle ! C’est à ce moment là, que la cloche de la liberté sonnant la libération du pays détruisit les portes verrouillées de la prison, et que les manuscrits éparpillés ont pu ressusciter, ainsi que nos prisonniers épuisés et chancelants. Alors, comment cette joie pourrait-elle être celle des seuls camarades de l’Association pour l’étude de la langue ? De retour à Séoul, les camarades ayant été séparés en prison se sont réunis, ils ont créé des cours et y ont enseigné le coréen, et avec le pinceau cassé en main, ils ont rassemblé les manuscrits éparpillés, les ont retouchés et les ont complétés. Aujourd’hui, deux ans après, nous en sommes à peine au premier volume, que nous publions pour le présenter au monde, à l’occasion du 501e anniversaire de l’invention du hangǔl. Du point de vue de son contenu, beaucoup d’endroits nécessitent une retouche, et pour la qualité, nous ne pourrons l’espérer parfaite que dans un futur lointain, mais nous présentons le volume tel quel, d’une part pour répondre aux attentes de la société occupée à restaurer l’indépendance de notre pays et la renaissance de notre culture, et d’autre part, pour faire un premier pas vers la restauration de la dignité d’un peuple de culture. Rétrospectivement, la publication de ce dictionnaire entreprise il y a vingt ans pour réunir et préserver les trésors culturels légués par nos ancêtres et pour les empêcher de disparaître dans la cruelle politique d’assimilation du Japon, avait eu pour but leur transmission à nos enfants, de génération en génération. Pourtant, la malchance, de plus en plus cruelle, entravait ce projet, et combien de fois une telle tentative si modeste soit-elle a-t-elle failli tomber dans une situation fatale ? Après avoir souffert mille morts, la vie l’a emporté, et nous nous réveillons au printemps après les sévères frimas de l’hiver, au matin lumineux après une nuit noire, la lumière se répand de tous côtés, la vie s’élance dans le ciel et sur la terre. Maintenant, notre souhait le plus sincère est que ce livre ne se limite pas à la contribution d’une quête de l’héritage des personnes qui nous ont précédés, mais qu’au-delà, il devienne un outil utile de la création de notre culture, pour finalement constituer le dépôt précieux qui s’enrichit de plus en plus des trésors culturels ainsi créés et récoltés. Le détail du parcours de ce projet sera donné ailleurs, et il nous reste ici à adresser nos remerciements à tous ceux qui ont soutenu ce projet et qui y ont prêté leur concours. Fête de l’invention du Hangǔl, en l’an 4280 (année 1947 de l’ère chrétienne) Association pour l’étude de la langue coréenne
|
|
|