Capitales coréennes (2011- )
Groupe de travail du Centre de recherches sur la Corée de l’EHESS (CRC)
Voir la description complète sur le site du CRC
Présentation générale
Ce projet prolonge les réflexions engagées par le projet « Les interfaces dans la péninsule coréenne » sur la pluralité aujourd’hui mieux analysée du monde coréen et la nécessité de décentrer la perspective traditionnelle principalement « sudiste » des études coréennes occidentales.
Depuis le milieu du XXe siècle, la division de la péninsule a réactivé la pluralité des villes capitales, phénomène que l’on retrouve dans bien d’autres pays d’Asie (notamment la Chine) ou d’autres continents (en Europe par exemple). En effet, la division nationale a non seulement entraîné l’émulation des centres politiques que sont Séoul et Pyongyang (avec des conséquences matérielles sur le plan de l’architecture ou du développement urbain), mais elle s’est également cristallisée, dans chacune des deux Corées, sur des capitales historiques naturellement articulées aux méta-discours concurrents de l’histoire nationale. Ainsi, la conception sud-coréenne donne dans la formation nationale et l’unification territoriale une place prépondérante à Silla, dont Kyŏngju est le centre, tandis que le Nord place ce même moment de l’histoire (le premier état coréen unifié) plus tardivement et au Nord, (Koryŏ) avec Kaesŏng comme centre. En République de Corée comme en RPDC, cela s’est traduit au XXe siècle par d’actives politiques de développement d’une part et de patrimonialisation d’autre part.
Engageant une réflexion intégrant la longue durée à l’échelle de la péninsule, la pluralité des villes capitales coréennes interroge également les structures territoriales du monde contemporain : en effet, sur le plan économique notamment, les polarités régionale, macro-régionales, voire globales de la planète ne sont plus structurées par des têtes de pont uniques, mais se développent en régions urbaines polycentriques (des mégalopoles aux corridors urbains) – comme par exemple la région urbaine multipolaire dans la région de Séoul, ou le doublet entre Pyongyang et Nampo.
A partir de la question des villes capitales, en évitant la focalisation habituelle sur Séoul, ce workshop propose d’interroger ainsi la notion de « centre » qui a structuré et produit notre lecture de l’histoire et de l’espace coréen en privilégiant, sur le plan méthodologique, deux outils : la pratique de la comparaison avec d’autres aires culturelles, et la confrontation des cas d’études transpériode : portant aussi bien sur la période pré-moderne (Pyongyang à l’époque médiévale) que le plus contemporain (le développement récent d’une région capitale multipolaire autour de Séoul).
Responsable : Valérie GELÉZEAU, EHESS
Partenaires du projet (financements) :
UMR 8173 Chine, Corée, Japon (CNRS-EHESS, Paris-Diderot)
Réseau des études sur la Corée (Paris-Diderot, EHESS, Inalco)