Texte original
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Traduction
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許生居墨積洞。直抵南山下,井上有古杏樹,柴扉向樹而 開,草屋數間,不蔽風雨。然許生好讀書。妻爲人縫刺以 糊口。一日妻甚饑,泣曰:
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Le lettré Hŏ habitait dans le quartier de Mukchŏk. Un vieux ginkgo s’y élevait au-dessus d’un puits, juste au pied du Mont Namsan. La porte de branchages faisant face à cet arbre était toujours ouverte et donnait sur une maison de quelques pièces avec un toit de chaume qui ne protégeait en rien du vent et de la pluie.
Le lettré Hŏ n’aimait guère s’adonner qu’à l’étude, tandis que son épouse gagnait péniblement sa vie en faisant de la couture. Un jour qu’elle était très affamée, elle lui dit en pleurant :
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“子平生不赴擧,讀書何爲?” 許生笑曰:“吾讀書未熟。” 妻曰:“不有工乎?” 生曰:“工未素學奈何?” 妻曰:“不 有商乎?”生曰:“商無本錢奈何?”其妻恚且罵曰:“晝夜 讀書,只學奈何? 不工不商,何不盜賊?” 許生掩卷起 曰:“惜乎!吾讀書本期十年,今七年矣。”
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« De toute ta vie, tu n’as jamais tenté de passer les concours mandarinaux. À quoi te servent donc toutes ces lectures ? »
– C’est que je n’ai pas encore lu tout ce que j’avais à lire, répondit-il en souriant.
– Ne pourrais-tu pas devenir artisan ?
– À quoi bon s’engager dans l’artisanat sans rien y connaître ?
– Ne pourrais-tu pas devenir marchand ?
– À quoi bon faire du commerce sans disposer de capital ?
– Tu t’adonnes à l’étude jour et nuit, l’admonesta sa femme énervée, mais à quoi bon se contenter d’étudier ? Tu rechignes à devenir artisan ou marchand, alors pourquoi n’essayerais-tu pas de te faire brigand ?
Le lettré ferma son livre et se leva en disant :
« Quel dommage ! Moi qui avais à l’origine prévu d’étudier pendant dix ans, je n’en suis aujourd’hui qu’à sept. »
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出門而去。無相識者,直之雲從街,問市中人曰:“漢陽中 誰最富?” 有道卞氏者, 遂訪其家。許生長揖曰 :
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Et il sortit de chez lui. Ne connaissant personne, il se rendit directement rue Unjong et demanda aux gens du marché :
« Qui est la personne la plus riche à Hanyang ? »
Un quidam lui indiqua que c’était Monsieur Pyŏn, et il se rendit donc chez cette personne. Après une grande prosternation, Hŏ lui déclara :
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“吾家貧。欲有所小試。願從君借萬金。” 卞氏曰 : “諾。” 立與萬金, 客竟不謝而去。子弟賓客, 視許生丐者也。絲絛 穗拔,革屨跟顚,笠挫袍 煤,鼻流淸涕。客旣去,皆大驚 曰:
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« Ma famille est pauvre et j’ai dans l’idée de mener une petite entreprise. Aussi souhaiterais-je vous emprunter dix-mille nyang. »
– D’accord, lui répondit Monsieur Pyŏn.
Et il lui donna immédiatement les dix-mille nyang. Le visiteur se retira sans le moindre remerciement. Les suivants [de Pyŏn] s’imaginèrent que Hŏ était un mendiant : sa ceinture de soie était en haillons, les talons de ses chaussures en cuir complètement usés, son chapeau en piètre état et son pardessus noir de suie, sans compter un écoulement clair qui s’échappait de son nez. Dès que le visiteur fut parti, tous demandèrent, fort interloqués :
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“大人知客乎?” 曰 : “不知也。” “今一朝,浪空擲萬金於生 平所不知何人,而不問其姓名何也?” 卞氏曰 : “此非爾所 知 。凡有求於人者,必廣張志意,先耀信義。然顔色媿屈 ,言辭重複。彼客衣屨雖弊,辭簡而視傲,容無怍色,不 待物而自足者也。彼其所試術不小,吾亦有所試於客。不 與則已,旣與之萬金,問姓名何爲?”
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« Monsieur connaît-il ce visiteur ? »
– Pas le moins du monde, répliqua-t-il.
– Vous abandonnez dix-mille nyang à un homme que vous n’avez jamais vu, si ce n’est ce matin, et sans même lui demander son nom. Mais pourquoi donc ?
– Ce n’est pas ce que vous croyez. Les individus qui demandent habituellement de l’argent étalent leur détermination et montrent qu’ils sont dignes de confiance. Mais avec leur mine rouge de honte, ils se répètent et s’emmêlent dans leur histoire. Ce visiteur, lui, avait des vêtements et des chaussures en loques, mais il parlait simplement et éprouvait une certaine fierté. Son visage ne laissait transparaître aucune trace de honte. Il n’avait que faire des richesses matérielles et se suffisait à lui-même. Ce qu’il va entreprendre n’est pas négligeable, et je voudrais également le mettre à l’épreuve. Si je ne lui avais pas donné cet argent, cela aurait été différent. Mais comme je lui ai déjà donné dix-mille nyang, à quoi cela me servirait-il de lui demander son nom ?
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於是許生旣得萬金,不復還家,以爲安城畿ㆍ湖之交,三南之綰口,遂止居焉。棗、栗、柹、梨、柑、榴、橘、柚之屬,皆以倍直居之。許 生榷菓,而國中無以讌祀。居頃之,諸賈之獲倍直於許生 者,反輸十倍。許生喟然嘆曰:“以萬金傾之,知國淺深矣 。”
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Hŏ ne rentra pas chez lui après avoir obtenu ces dix-mille nyang, mais gagna Ansŏng, à la limite des provinces du Kyŏnggi et du Ch’ungch’ŏng, précisément là où se rejoignent les routes menant aux trois provinces du sud, et il s’y installa. Il acheta toutes les jujubes, châtaignes, kakis, poires, mandarines, grenades, clémentines et citrons, déboursant même le double de leur prix. Avec ce monopole acquis par le lettré, il n’y eut bientôt plus un seul fruit dans tout le pays pour célébrer les fêtes et sacrifices rendus aux ancêtres. Peu de temps après, les marchands ayant précédemment doublé leurs bénéfices revinrent auprès de Hŏ et obtinrent le rachat de leurs marchandises pour un prix multiplié par dix. Le lettré poussa alors un grand soupir :
« Dix-mille nyang suffisent donc pour influencer [le cours des fruits] et connaître les forces et faiblesses de notre pays. »
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以刀、鏄、布、帛、綿入濟州,悉收馬鬉鬣曰:“居數年, 國人不裹頭矣。” 居頃之,網巾價至十倍。許生問老篙師 曰:“海外豈有空島可以居者乎?”
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Il [acquit ensuite] couteaux, métaux, pièces de chanvre, de soie et de coton, et se rendit à Cheju où il collecta tous les crins de cheval avant de conclure :
« Plus personne dans notre pays ne pourra se nouer un bandeau autour de la tête d’ici quelques années. »
Il ne fallut pas longtemps pour que le coût des bandeaux en crin de cheval soit multiplié par dix. Hŏ demanda ensuite à un vieux batelier :
« N’y aurait-il pas au-delà des mers une île déserte où il serait possible de s’installer ? »
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篙師曰:“有之。常漂 風直西行三日夜,泊一空島,計在沙門長崎之間。花木自開,菓蓏自熟,麋 鹿成群,游魚不驚。” 許生大喜曰:“爾能導我,富貴共之 。” 篙師從之,遂御風東南,入其島。許生登高而望,悵 然曰: |
– Si, lui répondit le batelier, j’en connais une. Il m’est arrivé d’être pris dans une tempête et de voguer vers l’ouest pendant trois jours et trois nuits,avant d’accoster sur une île déserte, semble-t-il entre Shamen et Nagasaki. Les fleurs et les arbres s’y épanouissent naturellement, tout comme les fruits et les courges. Les cerfs y vivent en troupeaux, tandis que les poissons nagent sans crainte de la présence humaine.
– Si tu peux me conduire là-bas, se réjouit le lettré, je partagerai ma fortune avec toi.
Le batelier consentit à cette proposition et profita d’un vent favorable pour faire voile vers le sud-est. Lorsqu’ils arrivèrent sur l’île, Hŏ monta sur une hauteur et regarda au loin avant de se lamenter :
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“地不滿千里,惡能有爲 ? 土肥泉甘,只可作富家翁。” 篙 師曰:“島空無人,尙誰與居 ?” 許生曰:“德者人所歸也。 尙恐不德。何患無人。” 是時邊山群盜數千,州郡發卒逐 捕,不能得。然群盜亦不敢出剽掠,方饑困。許生入賊中 說其魁帥曰: |
« Cette terre ne couvre pas même mille lis. Comment seraitil donc possible d’y entreprendre la moindre chose ? Le sol est cependant fertile et l’eau de source délicieuse ; je ne pourrai donc que m’enrichir. »
– Avec qui donc espérez-vous vivre sur cette île déserte, sans âme qui vive ?
– C’est la vertu qui fera converger les gens vers cette île, rétorqua Hŏ. Je m’inquiète davantage pour mon manque de vertu que pour ce lieu inhabité.
À cette époque, plusieurs milliers de brigands sévissaient en bande à Pyŏnsan. La milice locale avait été envoyée pour les arrêter, mais sans succès. Cela étant, les brigands n’osaient plus sortir pour se livrer à des pillages, et ils étaient presque à court de vivres et de ressources. Hŏ s’introduisit parmi eux et s’adressa à leur chef :
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“千人掠千金,所分幾何 ?” 曰:“人一兩耳。”許生曰:“爾 有妻乎?” 群盜曰:“無。” 曰:“爾有田乎?” 群盜笑曰:“ 有田有妻,何苦爲盜?” 許生曰:“審若是也,何不娶妻樹 屋,買牛耕田,生無盜賊之名,而居有妻室之樂,行無逐 捕之患,而長享衣食之饒乎 ?” 群盜曰:“豈不願如此? 但 無錢耳。” 許生笑曰:“爾爲盜何患無錢? 吾能爲汝辦之。 明日,視海上風旗紅者,皆錢船也。恣汝取去!” 許生約 群盜,旣去。群盜皆笑其狂。
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« Lorsque mille hommes ravissent mille nyang, combien chacun reçoit-il ? »
– Un nyang par personne, et pas un seul de plus.
– Certains d’entre vous ont-ils une femme ?
– Non.
– Avez-vous des champs ?
– Si nous avions des champs et des femmes, s’esclaffèrent-ils, pourquoi nous fatiguerions-nous à commettre des exactions ?
– Si c’est vraiment le cas, pourquoi ne pas prendre femme, bâtir une maison, acheter des bœufs et labourer la terre ? Votre vie ne serait plus entachée du nom de brigand, vous auriez la joie d’avoir une épouse sous votre toit, vous pourriez circuler sans craindre d’être arrêtés, et vous vivriez pour toujours dans l’aisance !
– Comment n’aurions-nous pas un tel souhait ? Mais il se trouve que nous sommes tout simplement sans le sou.
– Vous êtes des brigands, dit Hŏ avec un sourire, et vous vous inquiétez de manquer d’argent ? Laissez-moi m’en occuper pour vous : guettez demain les navires arborant un pavillon rouge, car ils seront remplis d’argent. Vous pourrez y prendre tout ce que vous voulez !
Le lettré se retira aussitôt après avoir fait cette promesse. Les brigands éclatèrent alors de rire, s’imaginant qu’ils avaient affaire à un fou.
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及明日,至海上,許生載錢三十萬,皆大驚羅拜曰:“唯將 軍令。” 許生曰:“惟力負去。” 於是群盜爭負錢,人不過 百金。許生曰:“爾等力不足以擧百金,何能爲盜? 今爾 等雖欲爲平民,名在賊簿,無可往矣。吾在此俟汝,各持 百金而去。人一婦一牛來。” 群盜曰:“諾。” 皆散去。許 生自具二千人一歲之食以待之。及群盜至,無後者,遂俱 載入其空島。
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Le lendemain, ils se rendirent au bord de la mer où Hŏ avait apporté trois-cent-mille nyang. Pris de stupéfaction, ils s’alignèrent autour de lui et se prosternèrent en disant : « Nous sommes à vos ordres, général. »
– N’emportez que ce que vous pourrez charger sur votre dos, leur déclara le lettré. Les brigands rivalisèrent alors pour ramasser le plus d’argent possible, mais pas un seul ne parvint à réunir plus de cent nyang.
« Vous n’avez même pas la force de prendre plus de cent nyang, leur lança Hŏ. Comment pouvez-vous donc prétendre être des brigands ? Aujourd’hui, vous avez beau vouloir reprendre une vie normale, votre nom est inscrit sur le registre des bandits et vous n’avez nulle part où aller. Je vous attends ici : prenez chacun cent nyang et revenez avec une femme et un bœuf. »
– D’accord, répondirent-ils. Puis tous se dispersèrent. Hŏ prépara lui-même des vivres pour nourrir deux-mille hommes pendant une année et les attendit. Les brigands revinrent tous sans exception et il les fit embarquer sur des navires pour rejoindre l’île déserte.
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留三年之儲,餘悉舟載往糶長崎島。長崎者,日本屬州, 戶三十一萬,方大饑,遂賑之,獲銀百萬。許生歎曰:“今 吾已小試矣。” 於是悉召男女二千人,令之曰: |
Le pays était devenu paisible, car le lettré avait réuni tous les brigands. Ces derniers se mirent à couper du bois pour leurs maisons et à construire des haies de bambous. Le sol était très fertile et la végétation luxuriante : aucune terre n’était laissée en friche et chaque tige donnait neuf épis. [Hŏ] laissa sur place des réserves pour trois ans et chargea sur des navires le surplus qu’il alla vendre à Nagasaki. Région japonaise de 310 000 foyers, Nagasaki connaissait justement une grande famine.
Hŏ monnaya ses secours qui lui permirent de récolter un million de nyang en pièces d’argent. Puis il soupira :
« J’ai donc mené à bien ma petite entreprise. »
Il appela alors auprès de lui les deux-mille hommes et leurs femmes, puis déclara :
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“吾始與汝等入此島,先富之,然後別造文字,刱製衣冠。 地小德薄 。吾今去矣。兒生執匙, 敎以右手,一日之長, 讓之先食。” 悉焚他船曰:“莫往則莫來。” 投銀五十萬於 海中曰:“海枯有得者,百萬無所容於國中,况小島乎?” 有知書者,載與俱出曰: |
« Au départ, je vous ai amené sur cette île pour vous rendre riches. Je voulais ensuite inventer une nouvelle écriture et entreprendre la confection de nouveaux vêtements. Mais cette île est petite et ma vertu superficielle. Je vais à présent vous quitter. Enseignez vos enfants à tenir leur cuillère de la main droite et à laisser les aînés, même d’un jour, manger en premier. »
Il brûla ensuite tous les navires, hormis le sien, et songea :
« Si personne ne quitte cette île, alors personne n’y viendra. »
Puis il jeta cinq cent-mille nyang à la mer en ajoutant :
« Lorsque la mer s’assèchera, quelqu’un trouvera bien cet argent. Il n’y a nul endroit où dépenser un million dans ce pays et a fortiori dans cette petite île. »
Il emmena avec lui tous ceux qui savaient lire et conclut:
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“爲絶禍於此島。” 於是遍行國中,賑施與貧無告者,銀尙餘十萬曰:“此可以報卞氏。” 往見卞氏曰:“君記我乎?”卞氏驚曰:“子之容色,不少瘳。得無敗萬金乎?” 許生笑曰:“以財粹面,君輩事耳。萬金何肥於道哉?” 於是以銀十萬付卞氏曰 : “吾不耐一朝之饑,未竟讀書,慙君萬金。”
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« C’est donc sur cette île que je suis parvenu à extirper le mal. »
Il parcourut ensuite le pays pour venir en aide aux plus démunis. Et lorsqu’il ne lui resta plus que cent-mille nyang, il se dit :
« Voilà qui servira à rembourser M. Pyŏn. »
Il se rendit donc auprès de ce dernier et lui demanda :
« Vous souvenez-vous de moi ? »
– Vous n’avez pas l’air d’avoir meilleure mine, répondit Pyŏn quelque peu surpris. Auriez-vous donc perdu mes dix-mille nyang ?
– Dépenser une fortune pour se donner bonne mine n’intéresse que les gens de votre acabit, rétorqua Hŏ en souriant. Comment dix-mille nyang pourraient-ils bonifier la Voie?
Et il remit alors cent-mille nyang à Pyŏn en lui disant :
« Je ne supportais pas d’endurer la faim le temps d’une matinée et, n’ayant pas fini mes lectures, je suis venu tout honteux vous importuner pour dix-mille nyang. »
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卞氏大驚,起拜辭謝,願受什一之利。許生大怒曰:“君何以賈竪視我 ?” 拂衣而去。卞氏潛踵之,望見客向南山下,入小屋。有老嫗,井上澣。卞氏問曰:“彼小屋誰家?” 嫗曰:“許生員宅,貧而好讀書。一朝出門不返者已五年。獨有妻在,祭其去日。” 卞氏始知客乃姓許,歎息而歸。明日悉持其銀往遺之。許生辭曰:“我欲富也,棄百萬而取十萬乎?吾從今得君而活矣。
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Pris de stupéfaction, Pyŏn se leva et se prosterna pour décliner poliment, insistant sur le fait qu’il attendait seulement un intérêt de 10%. Pris de colère, le lettré s’emporta :
« Comment avez-vous pu me prendre pour un vulgaire marchand ? »
Et retroussant ses manches, il s’en alla. Pyŏn le suivit discrètement et vit qu’il se rendait dans une petite maison au pied du mont Namsan. Apercevant une vieille femme qui lavait son linge au-dessus d’un puits, Pyŏn lui demanda :
« À qui appartient cette modeste demeure ? »
– C’est celle du lettré Hŏ, un homme sans le sou qui aime s’adonner à l’étude. Il est sorti un matin et n’est pas revenu depuis cinq ans. Son épouse vit seule et lui rend un sacrifice à chaque date anniversaire de son départ.
Pyŏn apprit ainsi que son invité répondait au nom de Hŏ. Il poussa un soupir et s’en retourna. Le lendemain, il ramena tout l’argent pour le donner au lettré qui refusa :
« Si j’avais voulu devenir riche, pourquoi aurais-je abandonné un million de nyang pour en prendre cent-mille à la place ? Désormais, je vais vivre grâce à votre magnanimité.
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君數視我計口送糧,度身授布,一生如此足矣。孰肯以財 勞神 ?” 卞氏說許生百端,竟不可奈何。卞氏自是度許生匱 乏,輒身自往遺之。許生欣然受之,或有加則不悅曰: “君 奈何遺我災也?” 以酒往則益大喜,相與酌至醉。旣數歲 ,情好日篤。嘗從容言 “五歲中,何以致百萬?” 許生曰 : “此易知耳。朝鮮舟不通外國,車不行域中。故百物生于其 中,消于其中。夫千金小財也,未足以盡物。然析而十之 百金,十亦足以致十物。 |
Venez régulièrement me voir et apportez juste le nécessaire pour que chaque membre de ma famille puisse se nourrir et se vêtir. Je me contenterai bien de cette vie. Qui osera m’importuner avec des richesses ? »
Pyǒn usa de tous les moyens pour le dissuader, mais en vain. C’est ainsi qu’il commença à subvenir aux stricts besoins du lettré. Ce dernier en était fort aise, mais il s’offusquait au moindre excès de son bienfaiteur, lui demandant :
« Est-ce donc ma perte que vous voulez ? »
Mais quand il s’agissait d’alcool, la joie était toujours plus grande, et les deux hommes buvaient jusqu’à être totalement ivres. Les années passèrent et rendirent leur amitié de plus en plus solide. Un beau jour, Pyŏn demanda posément :
« Comment êtes-vous donc parvenu à accumuler un million en l’espace de cinq ans ? »
– C’est tout simple, répondit Hŏ. Les navires coréens ne s’aventurent pas à l’étranger et les charrettes de marchandises ne circulent pas à l’intérieur du territoire. C’est la raison pour laquelle tout ce qu’on y produit est consommé au même endroit. Mille nyang n’est pas une somme considérable et ne suffit pas à tout acheter. Mais divisée en dix centaines, cette somme permet d’acquérir dix sortes de marchandises différentes.
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物輕則易轉,故一貨雖絀,九貨伸之。此常利之道,小人 之賈也。夫萬金足以盡物。故在車專車,在船專船,在邑 專邑。如綱之有罟,括物而數之。陸之產萬,潛停其一。 水之族萬,潛停其一。醫之材萬,潛停其一。一貨潛藏, 百賈涸。此賊民之道也。後世有司者,如有用我道,必病 其國。” 卞氏曰 : “初子何以知吾出萬金而來吾求也?” 許 生曰 : “不必君與我也。能有萬金者,莫不與也。吾自料吾 才足以致百萬。 |
Celles de peu de valeur étant plus faciles à commercer, il est toujours possible de retirer des bénéfices avec neuf de ces marchandises lorsque la dixième vient à manquer. Voilà le procédé que les petites gens utilisent habituellement pour commercer et engranger des bénéfices. Dix-mille nyang suffisent en revanche pour tout acheter : que ce soit tout ce qu’il y a dans une charrette, dans un bateau ou dans un village. C’est comme attraper tout d’un seul coup avec les mailles d’un filet. Cela étant, monopoliser un produit de la terre, une espèce de la faune marine ou encore une substance de la pharmacopée, et dissimuler cette marchandise, c’est réduire tous les marchands à la pénurie. Voilà une méthode faite pour nuire au peuple. Si à l’avenir des fonctionnaires utilisent mon procédé, alors ils causeront un grand préjudice au pays.
– Comment avez-vous su, demanda Pyŏn, qu’en venant me voir j’allais vous donner dix-mille nyang ?
– Vous n’étiez pas le seul qui aurait pu me les donner, répondit Hŏ. N’importe qui avec dix-mille nyang l’aurait fait. Je me pensais moi-même capable d’amasser un million.
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然命則在天,吾何能知之?故能用我者,有福者也。必富 益富,天所命也。安得不與?旣得萬金,憑其福而行,故 動輒有成。若吾私自與,則成敗亦未可知也。” 卞氏曰: “方今士大夫欲雪南漢之恥。 |
Or le destin est dicté par le Ciel et je ne pouvais avoir l’assurance de réussir. C’est la raison pour laquelle toute personne prête à m’écouter devait nécessairement jouir de sa bonne fortune.
S’enrichir toujours davantage, c’est le Ciel qui en décide. Comment la somme que je demandais aurait-elle donc pu m’être refusée ? Après avoir obtenu les dix-mille nyang, j’ai profité de ma bonne fortune pour agir, et c’est ainsi que toutes mes entreprises ont été couronnées de succès. Mais si je m’y étais pris seul et avec mon propre pécule, l’issue aurait été beaucoup plus incertaine.
– Les lettrés-fonctionnaires cherchent ces temps-ci à laver l’affront de [la forteresse du] Mont Namhan, renchérit Pyŏn.
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此志士扼脆奮智之秋也。以子之才,何自苦沉冥以沒世耶 ?”許生曰:“古來沉冥者何限?趙聖期拙修齋可使敵國, 而老死布褐。柳馨遠磻溪居士足繼軍食,而逍遙海曲。今 之謀國政者,可知已。吾善賈者也。 |
Le moment est donc venu pour ces hommes aux nobles aspirations de pallier aux faiblesses du pays et de mettre leur intelligence au service du royaume. Pourquoi un homme de talent comme vous souhaite-t-il donc rester vainement dans l’ombre toute sa vie ?
– Combien de personnes sont-elles restées dans l’ombre depuis l’Antiquité ? Cho Sŏnggi avait toutes les qualités pour être envoyé comme émissaire dans le pays ennemi [des Qing], mais c’est vêtu de vêtements grossiers qu’il mourut à un âge avancé. Quant à Yu Hyŏngwŏn, il savait comment pourvoir à l’approvisionnement des armées, mais il vécut retiré au bord de la mer. Les personnes qui dirigent actuellement notre pays le savent pertinemment. De mon côté, j’ai quelque talent pour les affaires.
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其銀足以市九王之頭。然投之海中而來者,無所可用故耳 。” 卞氏喟然太息而去。卞氏本與李政丞浣善。李公時爲 御營大將。嘗與言 “委巷閭閻之中,亦有奇才可與共大事 者乎?” |
Mon argent aurait suffi à acheter la tête du Neuvième prince, mais je l’ai jeté dans la mer, ne sachant tout simplement pas où le dépenser.Pyŏn poussa alors un long soupir et se retira. Il était depuis longtemps proche du grand ministre Yi Wan qui était à l’époque commandant du Camp royal. Yi demanda un jour au premier :
« Entre les ruelles tortueuses et les quartiers populeux se cacherait-il un homme aux talents prodigieux et avec qui il serait possible d’entreprendre de grandes choses ? »
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卞氏爲言許生。李公大驚曰:“奇哉 ! 眞有是否?其名云何 ?”卞氏曰:“小人與居三年,竟不識其名。” 李公曰:“此 異人,與君俱往。” 夜公屛騶徒,獨與卞氏俱步至許生。 卞氏止公立門外,獨先入,見許生具道李公所以來者。許 生若不聞者曰:“輒解君所佩壺。” 相與歡飮。卞氏閔公久 露立數言之,許生不應。旣夜深,許生曰: |
Pyŏn lui parla alors de Hŏ. Le ministre lui dit tout étonné : « Voilà qui est extraordinaire ! Est-ce bien vrai ? Comment s’appelle-t-il ? »
– Votre humble serviteur le fréquente depuis trois ans, répondit Pyŏn, mais il ne connaît toujours pas son nom personnel.
– Cet homme extraordinaire, je vais aller le rencontrer avec vous.
Le soir venu, le ministre laissa son escorte et se rendit à pied chez le lettré avec Pyŏn. Ce dernier le retint devant la porte et entra seul en premier afin d’expliquer les raisons de leur venue. Faisant mine de ne pas l’écouter, Hŏ lui dit :
« Ouvrez donc sans tarder cette bouteille que vous avez apportée ! »
Et les deux hommes de se mettre à boire gaiement. Inquiet malgré tout pour le ministre languissant à l’extérieur, Pyŏn rappela plusieurs fois sa présence, mais Hŏ resta impassible. À une heure avancée de la nuit, ce dernier lui dit enfin :
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“可召客。” 李公入,許生安坐不起。李公無所措躬,乃叙 述國家所以求賢之意。許生揮手曰 : “夜短語長,聽之太遲 。汝今何官?” 曰:“大將。”許生曰:“然則汝乃國之信臣 。我當薦臥龍先生,汝能請于朝三顧草廬乎?” |
« Faites donc entrer votre invité. »
Le ministre entra tandis que le lettré restait tranquillement assis sans prendre la peine de se lever. Tout décontenancé qu’il était, le premier se mit à exposer pourquoi le gouvernement s’était mis en quête d’hommes de talent. Hŏ l’interrompit toutefois d’un signe de la main :
« La nuit est courte et ton histoire est longue. Il est trop tard pour t’écouter. Quelle charge assumes-tuactuellement au gouvernement ? »
– Celle de commandant.
– Mais alors, tu es un ministre ayant la confiance du gouvernement. Si j’étais Maître Wolong, irais-tu demander à la cour royale d’aller trois fois me rendre visite dans ma chaumière ?
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公低頭良久曰:“難矣,願得其次。” 許生曰:“我未學第 二義。” 固問之,許生曰:“明將士以朝鮮有舊恩。其子孫 多脫身東來,流離惸鰥。汝能請于朝,出宗室女遍嫁之, 奪勳戚權貴家,以處之乎?”公低頭良久曰:“難矣。” 許 生曰:“此亦難彼亦難,何事可能? 有最易者,汝能之乎 ?” |
Le ministre baissa la tête pendant un long moment avant de répondre :
« Voilà qui est difficile. J’aimerais entendre votre suggestion suivante. »
– C’est que je ne saurais poser un autre principe dérogeant au premier.
Devant l’insistance du ministre, Hŏ lui déclara :
« Les officiers et soldats des Ming ont autrefois témoigné de leur bienveillance envers le Chosǒn. Leurs descendants se sont enfuis dans notre pays où ils mènent une vie errante et solitaire. Pourriez-vous demander à la cour de leur donner des femmes du clan royal en mariage et de déposséder les membres méritants de la famille royale et autres hommes d’influence pour les loger ? »
Le ministre baissa la tête un long moment puis répondit :
« Voilà qui sera compliqué. »
– Si ceci est difficile et que cela l’est aussi, rétorqua Hŏ, qu’est-ce qui est donc de l’ordre du possible ? Il y a bien une chose des plus faciles à réaliser, mais en seras-tu capable ?
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李公曰:”願聞之。” 許生曰:“夫欲聲大義於天下而不先 交結天下之豪傑者,未之有也。欲伐人之國而不先用諜, 未有能成者也。今滿洲遽而主天下,自以不親於中國。而 朝鮮率先他國而服,彼所信也。誠能請遣子弟入學遊宦, 如唐元故事,商賈出入不禁,彼必喜其見親而許之。 |
– Je suis tout ouïe, répondit le ministre.– D’une manière générale, dit Hŏ, on n’a jamais vu quelqu’un faire entendre justice sans se lier avec les hommes les plus éminents de ce monde. De même, personne n’a jamais réussi à mener une expédition punitive contre un autre État sans y envoyer au préalable des espions. Aujourd’hui, les Mandchous ont subitement pris le contrôle du monde, mais ils ne sont pas encore parvenus à se rallier les Chinois. Ils nous font cependant confiance, car le Chosŏn a été le premier pays à se soumettre. Il faudrait donc leur proposer d’envoyer chez eux de jeunes gens de bonne famille pour y étudier et exercer une fonction publique, comme ce fut le cas autrefois à l’époque des Tang et des Yuan, et d’autoriser nos marchands à entrer et sortir librement de leur territoire. Ils se réjouiraient alors de nous voir nous rapprocher d’eux et approuveraient nos requêtes.
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妙選 國中之子弟,薙髮胡服,其君子往赴賓擧,其小人遠商江南,覘其虛實,結其豪傑 。天下可圖而國恥可雪。若求朱氏而不得, 率天下諸侯,薦 人於天, |
On choisirait judicieusement des jeunes gens de notre royaume avant de leur raser la tête et leur faire prendre les habits des barbares : les hommes les plus accomplis seraient envoyés là-bas pour passer les examens destinés aux étrangers ; quant aux petites gens, ils iraient commercer au loin, jusque dans le Jiangnan. Chacun pourrait s’informer de la situation et se lier avec les hommes les plus éminents. Il serait alors possible de convoiter le monde et laver l’humiliation subie par notre royaume. S’il s’avérait impossible de retrouver un membre du clan des Zhu, il faudrait mener les princes feudataires et recommander une personne au Ciel.
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進可爲大國師,退不失伯舅之國矣。” 李公憮然曰:“士大 夫皆謹守禮法,誰肯薙髮胡服乎?” 許生大叱曰:“所謂士 大夫,是何等也? 產於彛貊之地,自稱曰士大夫,豈非騃 乎?衣袴純素,是有喪之服。會撮如錐,是南蠻之椎結也 。何謂禮法? |
En cas de succès, nous pourrions devenir les maîtres du Grand pays, et en cas d’échec, nous resterions malgré tout un royaume feudataire.
– Les lettrés-fonctionnaires observent tous scrupuleusement les rites et les lois, répondit le ministre tout désappointé. Qui oserait se raser la tête et prendre les habits des barbares ?
– Qu’est-ce donc qu’un « lettré-fonctionnaire », vociféra Hŏ ? N’est-ce pas ridicule de venir des régions des I et des Maek et se donner le nom de lettré-fonctionnaire ? Les vêtements simples et épurés sont ceux des personnes en deuil, et rassembler ses cheveux comme pour former une grosse aiguille ne diffère en rien du chignon des barbares du Sud. Que sont donc les rites et les lois ?
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樊於期欲報私怨而不惜其頭。武靈王欲强其國而不恥胡服 。乃今欲爲大明復讎,而猶惜其一髮。乃今將馳馬擊釖刺 鎗弓+平弓飛石,而不變其廣袖。自以爲禮法乎?吾始三言, 汝無一可得而能者,自謂信臣。信臣固如是乎?是可斬也 。” 左右顧索釖欲刺之。公大驚而起,躍出後牖疾走歸。 明日復往,已空室而去矣。 |
Fan Yuqi n’hésita pas à céder sa tête pour assouvir une vengeance personnelle. Le roi Wuling de son côté n’eut pas honte d’adopter l’habit barbare pour renforcer son royaume. À présent, vous voulez obtenir vengeance pour ce qui est arrivé aux Ming sans toucher au moindre de vos cheveux. À présent, vous entendez monter à cheval, manier le sabre, jouer de la lance, tirer à l’arc et lancer des pierres sans même retoucher vos larges manches.
Et vous croyez que c’est cela, les rites et les lois ? J’ai à peine évoqué trois choses, et vous qui vous présentez comme un ministre de confiance, vous n’êtes pas capable d’en réaliser une seule. Un ministre de confiance ne vaut-il donc pas plus que cela ? Voilà qui me donne envie de vous décapiter.
Hŏ chercha alors du regard un sabre en vue de le tuer. Le ministre effrayé s’enfuit d’un bond par la fenêtre de derrière et rentra chez lui en boitillant. Lorsqu’il revint le lendemain, Hŏ avait déjà vidé la maison et s’en était allé.
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