La deuxième édition de la rencontre des pré-modernistes européens s’est tenu les 28 et 29 mai au New Europe College de Bucarest en Roumanie. Elle a été organisée par Diana Yuksel, spécialiste d’histoire intellectuelle de Chosŏn, maîtresse de conférences à l’université de Bucarest. Le New Europe College, auquel elle avait été rattachée par le passé, a généreusement mis à disposition ses locaux pour cette manifestation et l’université de Bucarest a offert les repas. Le reste des frais était à la charge des participants. Faisant suite au congrès de Paris organisé par Isabelle Sancho (CNRS-EHESS) en janvier 2016 au Centre de recherches sur la Corée (CRC) à la Maison de l’Asie grâce au soutien de l’Academy of Korean Studies (AKS), du Collège de France et du CRC, il a permis d’expérimenter pour la première fois une rencontre organisée sans financement institutionnel extérieur. Il a réuni à nouveau les membres du réseau constitué à Paris, auquel ont été invités quelques collègues venus de Finlande, d’Allemagne, de Bulgarie et de Russie, ainsi que des doctorants et jeunes docteurs européens de France, de République tchèque et de Grande Bretagne. Kim Sunjoo de l’université Harvard a été de nouveau invitée comme observateur extérieur.
Ces rencontres, qui ont vocation à être organisées tous les deux ans, en alternance avec les congrès de l’Association for Korean Studies in Europe (AKSE), suivent trois principes généraux. Le premier est de permettre aux spécialistes européens de la Corée pré-moderne de se réunir dans un format à la fois souple et innovant : pas d’appel à contributions, pas de résumés, pas d’actes de colloques, possibilité de faire des présentations individuelles de travaux originaux ou de projets en cours d’élaboration, de livres et traductions publiés ou en cours de rédaction, ou encore d’organiser des tables rondes ou des sessions collectives sur un sujet précis, prises de décision collectives, discussion finale sur les objectifs du réseau. Le second principe est de maintenir une organisation fondée sur le volontariat, le collectif et un financement sans recours à des subventions institutionnelles. Le troisième est de faire vivre un réseau qui se veut à la fois ouvert et fermé : la liste des participants est pré-définie mais des collaborateurs supplémentaires sont susceptibles d’être invités à l’avenir. En effet l’objectif de ces rencontres régulières n’est pas de créer un congrès académique supplémentaire d’études coréennes où les participants présenteraient des panels mais de préparer concrètement des projets de publication collective à l’échelle européenne. Il s’agit de développer les études sur la Corée pré-moderne en Europe, en proposant des productions académiques réalisables rapidement à moyen terme, utiles pour l’enseignement et le recherche et enfin visibles pour les diverses institutions d’études coréennes en Europe et dans le monde. La rencontre de cette année a permis de préciser les attendus pour la prochaine édition qui aura lieu à Prague en 2020. Une table ronde sur l’enseignement du hanmun sera proposée et des présentations d’ouvrages publiés par les membres devraient avoir lieu (projet collectif en cours de rédaction sur Kim Sisŭp qui fait suite au colloque organisé à Prague en janvier 2018, publication chez Brill de Confucian academies in East Asia par l’équipe de Berlin, ouvrages individuels des membres en cours de rédaction). Les personnes chargées de l’organisation et de la vie du réseau sont Vladimir Glomb (Berlin), Isabelle Sancho et Kim Daeyeol (France) et Diana Yuksel (Roumanie). La présence et le rôle des spécialistes français restent essentiels à ce projet ambitieux et prometteur. Cette année, ont participé de France Yannick Bruneton (Paris Diderot), Kim Daeyeol (INALCO), Damien Peladan (Paris Diderot) et Isabelle Sancho (CNRS-EHESS).
Isabelle Sancho
Membre du Réseau des études sur la Corée
Chargée de recherches au CNRS