Atelier de traduction : 허생전(許生傳) : 후지(後識)와 평어(評語)

Texte original:

或曰:“此  皇明遺民也。”崇禎甲申後多來居者,生或者其人,則亦未必其姓許也。世傳趙判書啓遠爲慶尙監司,巡到靑松,路左有二僧相枕而臥。前騶至呵之不避,鞭之不起,衆捽曳之,莫能動。趙公至停轎問:“僧何居?”二僧起坐,益偃蹇睥睨良久曰:“汝以虛聲趨勢,得方伯乃復爾耶?”趙視僧,一赤面而圓,一黑面而長,語殊不凡。乃下轎欲與語,僧曰 :“屛徒衛,隨我來”。趙行數里,喘息汗流不止,願小憩。僧罵曰:“汝平居,衆中常大言,身被堅執銳當先鋒,爲  大明復讐雪恥。今行數里,一步十喘,五步三憩,尙能馳遼薊之野乎?”至一巖下,因樹爲屋,積薪而寢處其上。趙渴求水,僧曰:“此貴人又當饑也。”出黃精餠以饋之,屑松葉,和澗水以進。趙嚬蹙不能飮,僧復大罵曰:“遼野水遠,渴當飮馬溲。”兩僧相持痛哭曰:“孫老爺!孫老爺!”問趙曰:“吳三桂起兵滇中,江浙騷然,汝知之乎?”曰:“未之聞也。”兩僧歎曰:“身爲方伯,天下有如此大事而不聞不知,徒大言得官耳。”趙問 : “僧是何人?”曰:“不必問。世間亦應有知我者。汝且少坐待我。我當與吾師俱來,與汝有言。”兩僧俱起入深山。少焉日沒,僧久不返。趙待僧,至夜深,草動風鳴,有虎鬪聲,趙大恐幾絶。已而,衆明燎炬,尋監司而至。趙狼狽出谷中,久之居常悒悒恨于中也。後,趙問于尤庵宋先生。先生曰:“此似是  明末總兵官也。” “常斥我以爾汝者何”?先生曰:“自明其非東國緇徒也。積薪者,臥薪之義也。”“哭必呼孫老爺何?”先生曰:“似是太學士孫承宗也。承宗嘗視師山海關,兩僧似是孫之麾下士也。”

“余年二十時,讀書奉元寺。有一客能少食,終夜不寑,爲導引法。至日中,輒倚壁坐,少合眼,爲龍虎交。年頗老,故貌敬之。時爲余談許生事,及廉時道、裵時晃、完興君夫人。亹亹數萬言,數夜不絶,詭奇怪譎,皆可足聽。其時自言姓名爲尹映,此丙子冬也。其後癸巳春,西遊,泛舟沸流江,至十二峯下有小庵,尹映獨與一僧居此巖。見余躍然而喜,相勞苦。十八年之間,貌不加老,年當八十餘,而行步如飛。 余問 : “許生一二有矛盾事。”老人卽擧解說,歷歷如昨日事曰:“子前讀昌黎文,當 。”又曰:“子前欲爲許生立傳,文當己就否?”余謝未能。語間余呼尹老人,老人曰:“我姓辛,非尹也。子誤認。”余愕然問其名,曰:“吾名嗇也。”余詰之曰:“老人豈非姓名尹映耶?今何改言辛嗇也?”老人大怒曰:“君自誤認,乃謂人變姓名也。”余欲再詰,則老人轉益怒,靑瞳瑩瑩,余始知老人,乃異趣之士。或廢族,或左道異端,避人晦遮之徒,是未可知也。 余闔戶去,老人嘖嘖言:“可哀許生妻,竟當復飢也。”又廣州神一寺,有一老人號篛笠李生員,年九十餘,力扼虎,善奕棋,往往談東方故事,言論風生。人無知名者,聞其年貌,甚類尹映。余欲一見,而未果。世固有藏名隱居,玩世不恭者,何獨於許生,而疑之呼?谿菊下小飮,援筆書之。燕巖識。

(次修評語)

次修曰:“大略以虬髥配貨殖,而中有重峯封事、柳氏隨錄、李氏僿說、所不能道者,行文尤踈宕悲憤,鴨水東有數文字。(朴齊家識)。

Traduction(s)

« L’histoire du lettré Hŏ » : Postfaces et commentaire

Texte original

Traduction

或曰:“此 皇明遺民也。”崇禎甲申後多來居者,生或者其 人,則亦未必其姓許也。 D’aucuns avancent [à propos de Hŏ] que « c’est un sujet de la dynastie déchue des augustes Ming[B1] ». Il fut possiblement l’un des nombreux Chinois venus s’installer dans notre pays après l’année kapsin de l’ère Chongzhen[B2] . Aussi Hŏ ne fut-il pas nécessairement son patronyme.
世傳趙判書啓遠爲慶尙監司,巡到靑 松,路左有二僧相枕而臥。前騶至呵之不避,鞭之不起,衆捽曳之,莫能動。趙公至停轎 問:“僧何居?”二僧起坐,益偃蹇睥睨良久曰:“汝以虛聲 趨勢,得方伯乃復爾耶?”

Une autre histoire, transmise à travers les générations, raconte que le ministre Cho Kyewŏn, lorsqu’il était gouverneur du Kyŏngsang, effectua une tournée jusqu’à Ch’ŏngsong[B3]. Il tomba en chemin sur deux moines couchés sur le bord gauche de la route. Pelotonnés l’un contre l’autre, ils se servaient mutuellement d’oreiller. Le soldat ouvrant la marche les interpella, mais ils ne s’écartèrent pas du chemin. Il leur asséna également des coups de fouet, mais ils ne se levèrent pas. Les hommes de l’escorte unirent même leurs forces pour les traîner hors du passage, mais ils furent tout simplement incapables de les déplacer. Le sieur Cho arrêta son palanquin et leur demanda :

« Moines, dans quel temple résidez-vous ? » Les deux religieux s’assirent après s’être redressés. Ils toisèrent alors le fonctionnaire du coin de l’œil avec un regard aussi dédaigneux qu’arrogant, et lui lancèrent au bout d’un long moment :

« Tu[B4] es bien celui qui se donne des airs afin de gagner les bonnes grâces des puissants et qui s’en retourne après avoir obtenu un poste de gouverneur ? »

 

趙視僧,一赤面而圓,一黑面而長 ,語殊不凡。乃下轎欲與語,僧曰 :“屛徒衛,隨我來”。趙行數里,喘息 汗流不止,願小憩。僧罵曰:“汝平居,衆中常大言,身被堅 執銳當先鋒,爲 大明復讐雪恥。今行數里,一步十喘,五步 三憩,尙能馳遼薊之野乎?”

Cho[B5] considéra les moines : l’un avait une figure cramoisie, ronde comme un disque, l’autre le visage sombre et allongé, et leur façon de parler sortait véritablement de l’ordinaire. Il descendit de son palanquin pour s’entretenir avec eux. L’un des moines lui dit :

« Laisse ton escorte et suis-nous ».

Après plusieurs li de marche, Cho hors d’haleine et ruisselant de sueur demanda qu’on lui accorde quelques instants de repos. Mais les moines l’invectivèrent :

« En temps ordinaire, tu dissertes haut et fort sur le port des cuirasses, le maniement des armes et l’avant-garde des troupes qui vengeront l’affront subi par les grands Ming[B6]. Mais voilà qu’aujourd’hui, au bout de quelques li, tu halètes dix fois à chaque enjambée et requiers trois haltes tous les cinq pas. Comment espères-tu encore fondre sur les plaines du Liao et de Ji[zhou] avec ta monture[B7] ? »

 

至一巖下,因樹爲屋,積薪而寢處其上。趙渴求水,僧曰:“ 此貴人又當饑也。”出黃精餠以饋之,屑松葉,和澗水以進。 趙嚬蹙不能飮,僧復大罵曰:“遼野水遠,渴當飮馬溲。”兩 僧相持痛哭曰:

Arrivés au pied d’un rocher[B8], les moines dressèrent une hutte adossée à un arbre et ramassèrent des fagots pour servir de couche. Cho éprouvait une forte soif et quémanda de l’eau. Les religieux se dirent : « Ainsi ce grand homme est-il à présent affamé. » Ils lui donnèrent des galettes d’essence jaune[B9] en guise de nourriture et préparèrent une décoction d’aiguilles de pin pilées avec l’eau d’un ruisseau[B10]. Cho fronça les sourcils et plissa le front, incapable d’en ingurgiter la moindre gorgée. L’un des moines le réprimanda à nouveau vertement : « L’eau se fait rare dans la plaine du Liao. On n’y trouve que le pissat de cheval pour étancher sa soif. ». Les deux moines se jetèrent l’un l’autre dans les bras et pleurèrent amèrement :

 

“孫老爺!孫老爺!”問趙曰:“吳三桂起兵滇中,江浙騷然 ,汝知之乎?”曰:“未之聞也。”兩僧歎曰:“身爲方伯, 天下有如此大事而不聞不知,徒大言得官耳。”趙問 : “僧是 何人?”曰:“不必問。世間亦應有知我者。汝且少坐待我。 我當與吾師俱來,與汝有言。”

 

« Vénérable maître Sun ! Vénérable maître Sun[B11] ! »

Ils demandèrent ensuite à Cho :

« Sais-tu que Wu Sangui a levé des troupes dans le Yunnan, et que le Jiangsu et le Zhejiang sont en plein tumulte[B12] ? »

- Je n’en ai jamais entendu parler.

- Tu assumes la fonction de gouverneur, soupirèrent les deux religieux, et tu ignores un événement si retentissant en ce bas monde. Tu n’es vraiment bon qu’à fanfaronner pour obtenir une charge de fonctionnaire ! »

- Moines, mais qui êtes-vous réellement ?

- Inutile de nous le demander. Certains en ce monde savent certainement qui nous sommes. Reste assis là et attends-nous un moment. Nous allons revenir avec notre maître qui tient à te parler.

 

兩僧俱起入深山。少焉日沒, 僧久不返。趙待僧,至夜深,草動風鳴,有虎鬪聲,趙大恐幾絶。已而, 衆明燎炬,尋監司而至。趙狼狽出谷中,久之居常悒悒恨于中 也。後,趙問于尤庵宋先生。先生曰:“此似是 明末總兵官 也。” “常斥我以爾汝者何”?先生曰:“自明其非東國緇徒 也。積薪者,臥薪之義也。”

Les deux moines se levèrent pour s’enfoncer dans la montagne. Peu après, le soleil se coucha, mais les moines ne revenaient toujours pas. Cho attendit leur retour jusqu’à la nuit noire. L’herbe bruissait, le vent grondait et un combat de tigres se faisait entendre au loin[B13]. Il était pétrifié et sur le point de s’évanouir lorsqu’une foule de soldats munis de torches parvint à le retrouver. Cho sortit finalement de cette situation inextricable, mais il resta longtemps abattu tout en éprouvant un ressentiment dans son for intérieur. 

Plus tard, il interrogea Maître Uam Song [Siyŏl[B14]] qui lui répondit :

« Ce sont vraisemblablement des commandants de région[B15] ayant servi dans les derniers temps des Ming. »

- Ils ne cessaient par ailleurs de me tancer et d’user du tutoiement à mon encontre. Quelle pourrait en être la raison ?

Il est clair que ce ne sont pas des moines de notre pays de l’Est[B16]. Ramasser du bois avait pour eux le sens de coucher sur des fagots [et couver leur vengeance][B17].

 

“哭必呼孫老爺何?”先生曰:“似 是太學士孫承宗也。承宗嘗視師山海關,兩僧似是孫之麾下士 也。”

- Dans leurs gémissements, ils invoquaient toujours le « vénérable maître Sun ». De qui peut-il bien s’agir ?

- Ils faisaient probablement référence au grand secrétaire Sun Chengzong, répondit Maître Song[B18]. Ce dernier commandait des troupes au niveau de la passe de Shanhai[B19] et les deux moines étaient certainement sous ses ordres.

 

Notes

  1. ^ Le terme yumin 遺民 que nous rendons par « sujet de la dynastie déchue » désigne, dans ce contexte du XVIIe siècle, les loyalistes chinois à la cause des Ming qui fuirent leur pays vers la Corée, mais aussi le Japon ou le Viêt Nam pour ne pas servir les Mandchous. Un exemplaire sans doute tardif de la préface donne une phrase différente : « Le lettré Hŏ est un étranger » (許生外方人也). Cf. Kim 1988 : 129.
  2. ^ Chongzhen (r. 1627-1644) fut le dernier empereur de la dynastie des Ming. Kapsin 甲申 désigne l’année 1644.
  3. ^ Cho Kyewŏn (1592-1670) fut gouverneur du Kyŏngsang entre 1652 et 1653. Il acheva sa carrière au début des années 1660 comme ministre des Peines avant de se retirer de la vie publique. Quant au district de Ch’ŏngsong 青松郡, il se situait à une centaine de kilomètres au nord de Taegu, la capitale provinciale où résidait le gouverneur du Kyŏngsang.
  4. ^  汝 . Ce sinogramme laisse ici entendre que les moines — pourtant déconsidérés à l’époque du Chosŏn — se placent au-dessus du gouverneur. Le même procédé est déjà utilisé à la fin de « L’histoire du lettré Hǒ » pour dénigrer le haut fonctionnaire incapable d’entreprendre quoi que ce soit
  5. ^ Les éditions tardives de notre texte, au début du XXe siècle, ajoutent le mot « sieur » (kong 公) au niveau de cette occurrence de Cho et des suivantes.
  6. ^ Il s’agit bien entendu du renversement des Ming par les Mandchous (Qing) en 1644.
  7. ^ Les plaines du Liao (fleuve se jetant dans le golfe de Bohai) et de Jizhou (localité à l’est de Pékin) forment la pointe nord-est de la grande plaine de Chine du Nord. Elles abritaient aussi les deux garnisons situées le plus à l’est de la grande muraille à l’époque des Ming. Ji désignait la région de Pékin dans les premiers siècles de notre ère. Aussi les lettrés coréens des XVIIIe et XIXe siècles l’utilisaient-ils parfois pour parler de la capitale chinoise. (Voir la carte insérée dans notre traduction des « Discussions nocturnes à Yuxia).
  8. ^ Am 巖. Ce caractère possède un sens large en coréen, du rocher à la falaise en passant par la colline. La région de Ch’ŏngsong est de toute façon très montagneuse
  9. ^ Hwangjŏng 黃精. Ce terme désigne diverses espèces de plantes connues sous le nom de sceau de Salomon. Nous avons donc préféré une traduction littérale moins connotée. Le rhizome est consommé en légume sauvage et utilisé comme matière médicale.
  10. ^ La décoction d’aiguilles de pin est depuis longtemps consommée en Corée et en Chine, où elle est très prisée pour ses nombreuses vertus.
  11. ^ laoye (cor. noya) 老爺, terme d’usage fréquent à l’oral dans la Chine impériale. Il ne s’utilisait en revanche qu’à l’écrit en Corée, dans les textes rédigés en chinois classique.
  12. ^ Wu Sangui 吳三桂 (1612-1678), un général chinois ayant aidé les Mandchous à conquérir la Chine du Sud, avait reçu le titre de « prince » et contrôlait de fait le Yunnan et la province voisine du Guizhou. Il entra en rébellion avec deux autres princes en 1674 et fut sur le point reconquérir toute la Chine. Le gouvernement coréen envisagea même un moment de se rallier aux « Trois feudataires » mais se ravisa lorsque le mouvement fut réprimé en 1681. Notons que Pak Chiwŏn s’emmêle ici dans les dates, puisque la rébellion ne commença que deux décennies après la période où Cho Kyewŏn occupa le poste de gouverneur du Kyŏngsang.
  13. ^ Le tigre était un animal réputé pour semer la terreur dans les campagnes jusqu’au XIXe siècle.
  14. ^ Song Siyŏl 宋時烈 (1607-1689), nom de plume Uam 尤庵, est resté dans l’histoire comme l’un des plus grands fonctionnaires du XVIIe siècle, le chef de file de la faction du Noron, et le chantre d’une expédition punitive contre les Qing. Les compilateurs de ses œuvres complètes le désignèrent par « Maître Song 宋 子 », voyant en lui un personnage aussi important que Confucius et Zhu Xi. Notre postface le présente comme un « maître », mais il faut se souvenir qu’il avait quinze ans de moins que Cho Kyewŏn et connaissait certainement moins bien la situation de la Chine que son aîné.
  15. ^ Zongbingguan 總兵官. Ces importants fonctionnaires militaires avaient la charge de garnisons à la fin des Ming.
  16. ^ Tongguk 東國, la Corée, c’est-à-dire le pays à l’est de la Chine.
  17. ^ Allusion au proverbe « Coucher sur des fagots et goûter du fiel » (wasin sangdam 臥薪嘗膽), c’est-à-dire s’imposer de durs sacrifices pour affermir la résolution de se venger. En 494 AEC, l’État de Yue 越 étant vaincu par l’État de Wu 吳, le roi Goujian 勾踐 (r. 495-465) voulut prendre sa revanche. Afin de ne pas oublier l’opprobre qui avait couvert son pays déchu et mieux assouvir son désir de vengeance, il couchait la nuit sur la paille et goûtait souvent du fiel d’une vésicule biliaire suspendue au mur de sa chambre. Après de longs préparatifs, il finit par vaincre l’État de Wu.
  18. ^ Sun Chengzong 孫承宗 (1563-1638) était un haut fonctionnaire qui joua un rôle essentiel pour défendre la région de Pékin dans les années 1620. Son titre de contrôleur en chef de Ji et Liao 薊遼督師 lui donnait préséance sur les gouverneurs provinciaux. Il se retira de la fonction publique, sous prétexte de maladie, après une défaite et se suicida lorsque les Mandchous prirent sa ville.
  19. ^ Première passe de la Grande muraille de Chine. Pak Chiwŏn la traversa lors de son voyage en Chine en 1780.

Texte original

Traduction

“余年二十時,讀書奉元寺。有一客能少食,終夜不寑,爲導 引法。至日中,輒倚壁坐,少合眼,爲龍虎交。年頗老,故貌 敬之。時爲余談許生事,及廉時道、裵時晃、完興君夫人。

Lorsque j’avais vingt ans[B1], je m’adonnais à l’étude dans le temple de Pongwŏn[B2]. Il s’y trouvait un hôte frugal dans ses repas, capable de passer la nuit sans dormir et pratiquant des mouvements gymniques[B3]. Au milieu de la journée, il s’asseyait invariablement contre un mur et fermait à moitié les yeux afin de s’exercer au croisement du dragon et du tigre[B4]. Son âge très avancé suscitait en moi un profond respect. Il lui arrivait de me raconter l’histoire du lettré Hŏ, ainsi que celles de Yŏm Sido[B5], Pae Sihwang[B6] ou encore de l’épouse du prince Wanhŭng[B7].

 

亹亹數萬言,數夜不絶,詭奇怪譎,皆可足聽。其時自言姓名 爲尹映,此丙子冬也。其後癸巳春,西遊,泛舟沸流江,至十 二峯下有小庵,尹映獨與一僧居此巖。見余躍然而喜,相勞苦 。十八年之間,貌不加老,年當八十餘,而行步如飛。 余問 :

Sa narration infatigable et captivante pouvait s’étaler sur plusieurs nuits, faisant ainsi d’histoires toutes plus étranges les unes que les autres des récits méritant pleinement d’être écoutés. À cette époque, il disait s’appeler Yun Yŏng, et nous étions en hiver de l’année pyŏngja[B8]. Plus tard, au printemps de l’année kyesa[B9], j’entrepris un voyage dans l’ouest[B10]. Canotant sur la rivière Piryu, j’arrivai au pied de la montagne des Douze pics où se dressait un petit ermitage[B11]. Yun Yŏng y vivait seul avec un moine. Il tressaillit de joie en me voyant, et nous prîmes chacun des nouvelles l’un de l’autre. En l’espace de dix-huit années, il n’avait pas pris la moindre ride. Il devait avoir bien plus de 80 ans, mais il marchait à une telle allure que l’on aurait dit qu’il volait. Je décidai de le sonder :

 

“許生一二有矛盾事。”老人卽擧解說,歷歷如昨日事曰:“ 子前讀昌黎文,當□。”又曰:“子前欲爲許生立傳,文當己 就否?”余謝未能。語間余呼尹老人,老人曰:“我姓辛,非 尹也。子誤認” 余愕然問其名,曰:

« Il y a une ou deux incohérences dans l’histoire du lettré Hŏ… »

Le vieil homme me fournit derechef des explications, avec une grande clarté, comme si les faits dataient d’hier :

« Vous avez jadis compulsé les textes de Changli, me dit-il, et il faut […][B12]. »

Et de poursuivre :

« Avez-vous achevé l’histoire du lettré Hŏ que vous souhaitiez autrefois coucher par écrit ? »

Je m’excusai de ne pas y être encore parvenu. Au cours de nos discussions, je m’adressai à lui avec la formule « Respectable vieux Yun », mais il me rétorqua :

« Mon patronyme est Sin et non Yun. Vous avez dû me confondre avec quelqu’un d’autre. »

Déconcerté par ses propos, je lui demandai son nom personnel[B13], ce à quoi il me répondit :

 

“吾名嗇也。”余詰之曰:“老人豈非姓名尹映耶?今何改言 辛嗇也?”老人大怒曰:“君自誤認,乃謂人變姓名也。”余 欲再詰,則老人轉益怒,靑瞳瑩瑩,余始知老人,乃異趣之士 。或廢族,或左道異端,避人晦遮之徒,是未可知也。 余闔戶 去,老人嘖嘖言:“可哀許生妻,竟當復飢也。”

« Mon nom est Saek. »

- Comment serait-il possible, répliquai-je, que vous ne vous appeliez pas Yun Yŏng ? Quelle raison vous a-t-elle donc conduit à changer présentement votre nom en Sin Saek ?

- C’est vous qui vous méprenez en avançant qu’une personne puisse modifier son patronyme et son nom, me répondit-il tout énervé

Je voulus à nouveau l’interroger à ce sujet, mais le vieil homme redoubla de colère. Ses yeux bleu-vert brillaient comme l’éclat du jade, et je commençai à comprendre que ce vieil homme avait d’étranges inclinations. Peut-être appartenait-il à une famille déchue ou professait-il une doctrine fausse et hétérodoxe, ce qui l’obligeait à dissimuler son existence. Il est cependant impossible de savoir ce qu’il en est exactement. Au moment de refermer la porte et de m’en aller, le vieil homme me dit encore en clappant de la langue :

« Cette pauvre épouse du lettré Hŏ, elle doit finalement être encore affamée. »

 

 

又廣州神一 寺,有一老人號篛笠李生員,年九十餘,力扼虎,善奕棋,往往談東方故事,言論風生。人 無知名者,聞其年貌,甚類尹映。余欲一見,而未果。世固有 藏名隱居,玩世不恭者,何獨於許生,而疑之呼?谿菊下小飮 ,援筆書之。燕巖識。

Il y avait par ailleurs dans le temple de Sinil, à Kwangju[B14], un vieillard surnommé « le licencié Yi au chapeau de bambou[B15] ». Il avait plus de 90 ans, mais était capable d’étrangler un tigre et excellait au jeu de go. Il relatait souvent des histoires ayant trait à notre contrée orientale[B16] et ses propos étaient pleins de verve. Personne ne connaissait son nom, mais d’après ce que j’ai entendu dire de son âge et de son apparence, il devait beaucoup ressembler à Yun Yŏng. J’ai cherché à le rencontrer, mais n’y suis jamais parvenu. Il y a de fait, dans le monde, des ermites dissimulant leur nom et bravant toutes les convenances sociales. Comment pourraiton croire un instant que le lettré Hŏ serait un cas isolé ? Après avoir bu quelques gorgées sous les chrysanthèmes de [P’yŏng]gye[B17], j’ai pris mon pinceau et me suis mis à l’écriture.

 

Composé par Yŏnam.

 

Notes

  1. ^ On considérait traditionnellement en Asie orientale que l’enfant avait un an (se 歲) à la naissance et deux ans lors du nouvel an lunaire suivant. Cette pratique subsiste aujourd’hui en Corée. Né en 1737, Pak Chiwŏn aurait dû avoir dix-neuf ans dans nos conceptions occidentales.
  2. ^ Le temple de Pongwŏn 奉元寺 se situe dans l’ouest de Séoul, juste derrière le campus de l’actuelle université Yonsei. Construit pour la première fois en 889, il existe encore de nos jours. Les temples constituaient des lieux de retraite très prisés des lettrés voulant se consacrer à l’étude.
  3. ^ Toinbŏp (chi. daoyinfa) 導引法. Il s’agit d’une gymnastique taoïste de respiration et d’assouplissement pour régulariser le souffle vital.
  4. ^ Yonghogyo (chi. longhujiao) 龍虎交. Pratique alchimique taoïste consistant à unir deux éléments contraires : le tigre est un animal yin (féminin et symbole de l’eau) et le dragon un animal yang (masculin et symbole du feu).
  5. ^ Il apparaît également dans d’autres sources sous le nom de Yŏm Sit’ak 廉時度. C’était un serviteur de Hŏ Chŏk 許積 (1610-1680), le fonctionnaire à la tête de la fonction des Namin, renversée en 1680 par leurs adversaires politiques, les Sǒin. Les mésaventures de ce servant fidèle à son maître ont fait l’objet d’une nouvelle écrite en 1716 par Kim Kyŏngch’ŏn 金敬天 (1675-1765), « L’histoire de l’assistant Yŏm » (Yŏmsŭng chŏn 廉丞傳).
  6. ^ Pae Sihwang fut l’assistant d’un général envoyé en 1654 avec ses troupes pour appuyer l’armée mandchoue contre les Russes. Les péripéties de cet événement sont racontées dans « L’histoire de Pae Sihwang » (Pae Sihwang chŏn 裴是幌傳), une nouvelle en alphabet vernaculaire qui circula largement dans les milieux populaires dans la seconde moitié du Chosŏn.
  7. ^ Son histoire reste la plus mystérieuse, plusieurs princes Wanhŭng ayant vécu à l’époque du Chosŏn. Yi Kawŏn suggère qu’il s’agirait de Yi Wŏnyŏng 李元榮, un sujet méritant à l’époque du roi Injo (r. 1623-1649). Cf. Yŏrha ilgi 1973 : III-107.
  8. ^ 1756.
  9. ^ 1773.
  10. ^ L’ouest fait souvent référence, comme c’est le cas ici, à la région dite du Kwansŏ 關西 (litt. « à l’ouest de la passe »), qui englobe les provinces du Hwanghae et du P’yŏngan, c’est-à-dire tout le nord-ouest du pays.
  11. ^ La rivière Piryu s’étend sur 150 km dans l’actuelle province du P’yŏngan du Sud et se jette dans le fleuve Taedong, en amont de P'yŏngyang. Quant aux Douze pics (Sibibong 十二峯), ce toponyme très commun en Corée fait ici référence au mont Hŭlgol 紇骨山 du district de Sŏngch’ŏn 成川郡, dans la province du P’yŏngan. C’est un paysage naturel très connu de la région.
  12. ^ La fin de la phrase est illisible dans les exemplaires du texte qui nous sont parvenus.
  13. ^ Les Coréens possédaient plusieurs noms. Le nom personnel (myŏng 名) avait un usage officiel, mais était évité par autrui.
  14. ^ La ville de Kwangju se situe dans la province du Kyŏnggi, au sud-est de Séoul, mais le temple de Sinil 神⼀寺 est totalement inconnu. On peut donc se demander si Pak Chiwŏn, tout habitué qu’il était à prendre des libertés avec les faits historiques, n’aurait pas inventé ce lieu. 
  15. ^ Le terme saengwŏn 生員 désignait les candidats reçus au concours de la licence et constituait, par extension, une appellation honorifique pour les vieux lettrés n’ayant pas passé les épreuves. Quant aux chapeaux de bambou (satkat 삿갓 en coréen), ils servaient aussi bien à se protéger de la pluie que du soleil. Le surnom du vieillard insinue donc que c’était un vagabond en marge de la société.
  16. ^ Tongbang 東方, c’est-à-dire la Corée.
  17. ^ P’yŏnggye 平谿 (également appelée P’yŏngdong 平洞) était un quartier des faubourgs de Séoul, à l’extérieur de la grande porte Ouest de la ville. Il y passait une petite rivière appelée Kye 溪川, d’où le nom donné par homophonie à l’endroit. Pak Chiwŏn y avait son studio où il s’adonnait à l’écriture, face au cours d’eau.
 
 

Texte original

Traduction

次修曰:“大略以虬髥配貨殖,而中有重峯封事、柳氏隨錄、 李氏僿說、所不能道者,行文尤踈宕悲憤,鴨水東有數文字。(朴齊家識)。

Chasu[B1] dit : [Ce récit] associe grosso modo « [L’étranger à] la barbe bouclée[B2] » et les « Biographies des riches marchands[B3] ». Mais on y trouve aussi ce que le mémoire de Chungbong[B4], les Notes de Yu [Hyŏngwŏn][B5] et les Notes insignifiantes de Yi [Ik][B6] n’ont pas été capables d’exprimer. Le style particulièrement désinvolte de l’auteur témoigne de ses peines et de ses indignations. Ce texte est l’un des plus remarquables produits à l’est du fleuve Yalu.

 

(Rédigé par Pak Chega[B7])

Notes

  1. ^ Ch’asu est le nom social (cha 字) de Pak Chega.
  2. ^ Qiuranke zhuan 虬髯客傳. Attribué à Du Guangting 杜光庭 (850-933), un maître taoïste entré au service de la cour impériale, ce texte fait intervenir un personnage mystérieux, conscient d’un destin exceptionnel qui ne saurait s’accomplir contre la volonté du Ciel. Une traduction française se trouve dans Lévy 1993 : 177-195.
  3. ^ « Huozhi liezhuan 貨殖列傳 ». Il s’agit d’une section des Mémoires historiques (Shiji 史記) et de L’histoire des Han (Hanshu 漢書), les deux premières histoires dynastiques chinoises, compilées respectivement par Sima Qian 司馬遷 et Ban Gu 班固. L’un des marchands présentés dans les Mémoires historiques, Fan Li 范蠡 (536-448 AEC), est celui dont la biographie présente le plus de similitudes avec le lettré Hǒ. Voir Kim 1988 : 141.
  4. ^ Chungbong 重峯 est le nom de plume de Cho Hŏn 趙憲 (1544-1592), un disciple de l’illustre Yulgok Yi I. Après une mission diplomatique à Pékin, il adressa au roi un très long « Mémoire sous pli cacheté après le retour à l’Est » (Tonghwan pongsa 東還封事) qui resta célèbre. Il y rapporte tout ce qu’il avait vu et entendu en Chine et propose un certain nombre de réformes. Pak Chega tenait en grande estime Cho Hǒn et son mémoire qu’il cite dès le début de la préface de son Exposé sur les savoirs du Nord (Pukhak ŭi 北學議).
  5. ^ Yu Hyŏngwŏn 柳馨遠 (1622-1673) tenta par deux fois de passer les concours mandarinaux, mais abandonna très vite l’idée d’une carrière officielle pour consacrer le reste de sa vie à l’étude. Probablement rédigées entre 1652 et 1670, ses célèbres Notes de Pan’gye (Pan’gye surok 磻溪隨錄) proposent une réforme complète des institutions. Les historiens coréens du XXe siècle en ont fait l’un des pionniers du mouvement des « études pratiques » (sirhak 實學). Sur Yu et ses Notes, voir le livre magistral de Palais 1996.
  6. ^ Yi Ik 李瀷 (1681-1763) n’entra jamais dans la fonction publique et consacra sa vie à l’étude et à l’enseignement de ses disciples. Il est considéré comme l’un des penseurs majeurs du XVIIIe siècle et une grande figure du mouvement des « études pratiques », avec notamment ses propositions de réformes des institutions, des concours et du système économique. Ses Notes insignifiantes (Sŏngho sŏnsaeng sasŏl 星湖先生僿說) furent rassemblées après sa mort par ses disciples.
  7. ^ Ce passage entre parenthèses n’apparaît pas dans toutes les versions du texte.
 
 

Autour du texte:

 

« L’histoire du lettré Hŏ » est sans doute la nouvelle la plus célèbre de Pak Chiwŏn 朴趾源 (1737-1805). Elle figure dans son Journal de voyage à Jehol (Yŏrha ilgi) et est accompagnée de deux postfaces de ce même auteur ainsi que d’un commentaire de son disciple Pak Chega 朴齊家 (1750-1815)¹. Le texte original ne précise cependant pas qu’il s’agit de « postfaces » (huji 後識) et d’un « commentaire » (p’yŏngŏ 評語), termes ajoutés par la postérité, au début du XXe siècle. En outre, ces trois péritextes n’apparaissent pas systématiquement dans toutes les versions manuscrites et imprimées du Journal de voyage à Jehol produites à l’époque du Chosŏn.

 

La première postface se retrouve dans presque tous les exemplaires connus de l’ouvrage. Elle évoque, sans toutefois s’y attarder, l’idée que le mystérieux lettré Hŏ pourrait être un Chinois arrivé en Corée après la chute des Ming en 1644. Mais l’essentiel du texte vise surtout à prolonger un autre sujet qui est développé à la fin de « L’histoire du lettré Hŏ », à savoir les projets coréens d’« expédition punitive » (pukpŏl 北伐 ) contre les Qing et l’incapacité crasse des hauts fonctionnaires à les exécuter dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Le propos est illustré par une anecdote, celle de la rencontre entre le gouverneur provincial Cho Kyewŏn 趙啓遠 (1592-1670) et deux moines bouddhistes. L’un ne s’intéresse qu’au succès de sa carrière tandis que les deux autres le blâment pour son inaction face aux Mandchous, nouveaux maîtres de la Chine. Pak Chiwŏn n’a pas choisi son personnage au hasard. Originaire de l’illustre lignée des Cho de Yangju 楊州趙氏, Cho Kyewŏn se fit remarquer en 1636 dans la vaine résistance contre la seconde invasion mandchoue. Après la défaite coréenne, il se rendit même à Shenyang en 1641, en tant que directeur de morale du prince Pongnim 鳳林大君, le futur roi Hyojong (r. 1649-1659), alors retenu en otage. Malgré son ressentiment à l’égard des Mandchous, Cho se rendit en ambassade à Pékin en 1654, reconnaissant par là-même le nouvel empire. Dans les années suivantes, il semble avoir surtout été attiré par l’argent et les nombreux bénéfices inhérents à son statut².

 

La seconde postface est beaucoup plus rare que la première, mais elle nous en apprend bien davantage sur la genèse de « L’histoire du lettré Hŏ »³. Elle relate en effet deux rencontres situées en 1756 et 1773, entre Pak Chiwŏn et Yun Yŏng 尹映, un vieillard adepte de techniques taoïstes qui lui aurait conté ce récit. La postface indique, et c’est peut-être là le point le plus important des trois péritextes, que « L’histoire du lettré Hŏ » et de bien d’autres personnages circulaient oralement au XVIIIe siècle avant d’être mises par écrit. Pak Chiwŏn n’aurait donc fait que coucher par écrit un récit déjà bien connu à l’époque. Il est toutefois possible, comme l’avancent certains chercheurs, que Pak ait forgé de toutes pièces le récit de sa rencontre avec le vieil homme afin de mieux masquer l’origine véritable de « L’histoire du lettré Hŏ ». En effet, la rencontre de 1773 se déroula lors d’un voyage que Pak effectua dans le nord-ouest de la péninsule avec ses deux amis Yi Tŏngmu 李德懋 et Yu Tŭkkong 柳得恭. Or ces derniers ne mentionnent nullement Yun Yŏng dans leurs écrits, et notre auteur précise lui-même que le vieil homme chercha à dissimuler son identité en utilisant un autre nom⁴. 

 

Reste enfin le commentaire court mais élogieux de Pak Chega décrivant « L’histoire du lettré Hŏ » comme un récit surpassant par sa qualité littéraire les grands textes du passé. Pak Chega se devait quelque part de rendre la pareille à Pak Chiwŏn qui avait rédigé un peu plus tôt, en 1778, une préface à son Exposé sur les savoirs du Nord (Pukhak ŭi 北學議), un ouvrage lui aussi resté dans l’Histoire. Mais laissons à présent la parole à Pak Chiwŏn et à son disciple.

 

 

Notes

 

1. Avant d’aller plus loin, voir notre traduction de « L’histoire du lettré Hŏ » ainsi que celle des « Discussions nocturnes à Yuxia », texte qui précède le premier, sur le site du RESCOR.

 

2. Pour quelques développements sur Cho Kyewŏn, sa lignée et ses abus, voir Kang 2017 : 474-485.

 

3. Yi Kawŏn, le père des études sur Pak Chiwŏn, a identifié dans les années 1960 trois exemplaires du Journal de voyage à Jehol portant trace de cette postface. De nouveaux exemplaires du Journal de voyage à Jehol ont été découverts depuis un demi-siècle, mais nous n’avons pas encore effectué de travail de comparaison. Cf. Yi 1980.

 

4. Kang 2017 : 494.

Les postfaces et le commentaire ont été traduits, annotés et présentés par Pierre-Emmanuel Roux.

 

Note relative au texte source L’édition que nous avons utilisée est la suivante :

 

Yǒnam chip 燕巖集 (Œuvres de Yǒnam), par Pak Chiwǒn 朴 趾源, Keijō, [s.n], 1932, 17 kwǒn. [Bibliothèque Nationale de Corée].*

 

C’est cette édition qui est utilisée sur le site de l’Institut de traduction des classiques coréens (http://db.itkc.or.kr/). Nous l’avons complétée avec l’édition bilingue (chinois classique-coréen) établie par Yi Kawǒn 李家源 :

 

Yǒrha ilgi 熱河日記, par Pak Chiwǒn 朴趾源, Séoul, Taeyang sǒjǒk, 1973.

 

(version du 31 août 2020)

KANG Myǒnggwan 강명관, Hǒsaeng ǔi sǒm, Yǒnam ǔi anak’ijǔm 허생의 섬, 연암의 아나키즘, (L’île du lettré Hǒ ou l’anarchisme de Yǒnam Pak Chiwǒn), Séoul, Hyumǒnisǔt’ǔ, 2017.

 

KIM Yǒngdong 金英東, « ‘Okkap yahwa’ ǔi punsǒkchǒk koch’al 「玉匣夜話」의 分析的 考察 (Un examen analytique des « Discussions nocturnes à Yuxia) », Han’guk munhwa yǒn’gu, n° 11, 1988, p. 123-151.

 

LEVY André (trad.), Histoires extraordinaires et récits fantastiques de la Chine ancienne. Chefs-d’œuvre de la nouvelle (Dynastie des Tang. 618-907). II, Paris, Aubier, 1993.

 

PALAIS James B., Confucian Statecraft and Korean Institutions: Yu Hyǒngwǒn and the Late Chosǒn Dynasty, Seattle, University of Washington Press, 1996. 

 

YI Kawǒn 李家源, Yǒnam sosǒl yǒn’gu 燕巖小說研究 (Étude sur les nouvelles de Yǒnam), Séoul, Ǔryu munhwasa, 1980.

Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS