1. La préparation de l’AKSE
J’ai répondu à l’appel à communication pour la 29ième conférence de l’AKSE (The Association for Korean Studies in Europe) en août 2018 avant même mon inscription officielle en doctorat en octobre 2018. L’acceptation de mon abstract (ces quelques centaines de mots qui permettent, ou non, ma participation à l’événement) a été à la fois une belle surprise et la prise de conscience de mon entrée dans ce fameux monde académique, avec l’inquiétude qui l’accompagne. Après cette première étape franchie, il me fallait revenir sur un texte écrit des mois plus tôt et se voulant quelque peu ambitieux pour ma future personne, en charge de compléter mes recherches sur le sujet.
J’ai finalement rédigé la version complète de ma présentation intitulée « Contemporary Korean Society through the Lens of Humour : A Study on the Works of Chŏn Myŏnggwan ». Ma première intention avait été de la rédiger en français, car il s’agit d’une des quatre langues officielles de la conférence et j’avais naïvement pensé qu’elle était effectivement employée lors des échanges. Après avoir été rappelée à la réalité, je me suis tournée vers l’anglais, qui est davantage utilisé.
La préparation à la conférence se fait donc selon plusieurs étapes : d’abord l’envoi de l’abstract, puis, s’il est accepté, le paiement d’une partie des frais de participation, l’envoi du texte complet de la présentation, l’obtention d’un financement et de billets.
2. La participation à la conférence
La conférence de l’AKSE réunit tous les deux ans les membres de l’association autour de panels de recherches étendus sur trois jours. Dans ce cas, quatre panels se déroulaient en même temps dans des salles distinctes, englobant un ensemble très large de disciplines.
Ma présentation était prévue pour le samedi 13 avril, et les présentations s’étendaient du vendredi matin au dimanche midi. L’ouverture de la conférence a été ponctuée par les discours des différents organisateurs, suivi d’un récital de piano et d’un buffet inaugural permettant aux chercheurs réunis ici de se retrouver dans ce qui est de l’ordre du rituel. J’ai eu la chance d’être accompagnée dans cette aventure par Suzanne Peyard, autre doctorante au sein du CRC, qui a été d’un soutien indéfectible.
Le vendredi a été consacré à l’écoute de différentes présentations, telles que « cinema, democracy and the cultural cold war in Korea » ou « The con artists, the maids, the singers and the hygienists : refiguring life in late 1960s-1970s South Korea ». Les présentations étaient indistinctement tenues en anglais ou en coréen et toujours suivies d’un temps de discussion avec le public.
Le samedi était le jour où Suzanne et moi passions notre baptême du feu. J’ai commencé par assister à la présentation de ma camarade qui, au côté de sa directrice Valérie Gelézeau, parlait de « Songdo, moving scales of a mega-project in the making : digitalized power and the fabric of a new residential space », puis je me suis préparée pour mon passage en début d’après-midi. Il faut savoir que la grande majorité des interventions sont organisées sous la forme de panels et, qu’à ma connaissance, seules deux sessions réunissaient des individual presenter, souvent des positions occupées par des nouveaux doctorants de l’association.
Ma session : « Korean Literature and society | economics », était composée d’une présentation sur « the leader as a rhetorical space » dans les romans nord-coréens de 1960 à 1990, d’une autre sur l’« entrepreneurship » en Corée du sud et, enfin, de mon intervention sur le rire dans une nouvelle de Chŏn Myŏnggwan. Malgré l’écart qui existait entre nos différents sujets, nous avons réussi à établir un dialogue à la suite de nos interventions qui a mis en lumière des échos entre nos recherches. C’est pour moi la véritable réussite de ce moment. En effet, en tant que nouvelle doctorante à l’AKSE et individual presenter, tout comme les deux autres doctorantes de ma session, il n’était pas évident que nous réussissions à conserver notre public. Car, s’il y a quelque chose de frappant dans cette rencontre internationale, c’est sans doute la mobilité du public (constitué souvent des participants eux-mêmes), qui se déplace de salle en salle non seulement entre les panels, mais aussi entre les présentations individuelles.
Après ce passage éprouvant, mais réellement stimulant du point de vue des échanges et des rencontres vécues, la journée s’est terminée par un aperitivo à l’Italienne et un dîner qui ont été l’occasion d’envisager avec un peu plus de sérénité la fin de la rencontre et de croiser les chemins de quelques professeurs dont le nom résonne avec des ouvrages ou articles qui ont pu influencer l’avancée de mes recherches.
3. Retour d’expérience.
Alors que l’AKSE se terminait le soleil de Rome a été une invitation irrésistible à quelques ballades dans le centre historique de la ville et l’occasion de revenir sur ces trois jours certainement intenses passés à l’hôtel Quirinale. La conférence avait une atmosphère conviviale que même une novice de ce type d’évènement a pu percevoir. Le monde des recherches en études coréennes est certainement dynamique et vivant. L’AKSE, qui aura été ma première expérience en tant qu’intervenante dans une conférence internationale, gardera à mes yeux et probablement pour longtemps, son image symbolique de rite de passage.