Article de Valérie Gelézeau dans la revue Croisements. Revue francophone de sciences humaines d’Asie de l’Est, août 2014, n°4, p. 110-127.
« Voyager en ignorance, voisiner en connivence. Le terrain d’une géographe française en Corée »
Résumé
A partir de l’expérience de l’auteur, qui est celle d’une « géographe de terrain » habitant en France et travaillant sur la Corée, et dans une perspective épistémologique, l’article discute des méthodes en dévoilant divers aspects de « l’atelier de la géographe » et de ses pratiques de terrain (sur la base d’exemples précis tirés notamment de recherches passées sur les grands ensembles à Séoul, ou les régions frontalières). Cette analyse montre que le terrain géographique articule le voyage et le voisinage, dans le processus même de construction du savoir géographique et du chercheur. Le voyage donne accès au terrain (à la fois comme lieu de travail, comme réseau, et comme espace d’enquête ethnographique) ; la pratique du terrain quant à elle initie et développe l’entrée « en connivence » qui n’est ni plus ni moins qu’une forme particulière de voisinage, supposant d’ailleurs l’intimité – et d’éventuels biais contextuels. La connivence elle-même entraîne de nouvelles dynamiques quant au voyage que constitue le mouvement vers le terrain – au sens du déplacement mental qu’exige une posture analytique et critique. Le terrain peut donc s’apparenter à un processus dialectique permanent du voyage au voisinage, au point de transformer le chercheur-même. »
Source : Carnets du Centre Corée