“Chine – Corée du Nord : des otages mutuels”
Pour consolider les relations entre la Corée du Sud et la Chine, et en réponse à la visite de la présidente Park Geun-hye à Pékin en juillet 2013, le président chinois Xi Jinping s’est rendu en visite d’État à Séoul, les 3 et 4 juillet 2014. Cette visite constitue une première dans l’histoire de la diplomatie chinoise. En effet, les deux prédécesseurs de Xi, Hu Jintao et Jiang Zemin, avaient tous deux effectué une visite officielle à Pyongyang avant de se rendre à Séoul. De plus, Kim Jong-un ne s’est toujours pas rendu en Chine alors que les rumeurs, récurrentes, sur une possible visite officielle se multiplient au second semestre 2014. Il serait cependant erroné d’en tirer la conclusion que la Chine remet en cause sa politique d’équilibre et d’équidistance dans la péninsule coréenne – politique mise en place depuis l’établissement de relations diplomatiques avec la Corée du Sud en 1992 – ou que les relations sino-nord-coréennes se sont profondément dégradées, notamment suite au troisième essai nucléaire de février 2013. Ainsi, alors que les Occidentaux considèrent cette visite comme un camouflet pour Pyongyang, les commentaires dans la presse chinoise la considèrent comme un affront pour Tokyo ; la Chine ne se rapprochant pas symboliquement de la Corée du Sud pour contrer la Corée du Nord, mais bel et bien pour contrer le Japon.
Antoine Bondaz (Chercheur associé à Asia Centre) analyse la situation dans un article pour la revue Diplomatie n°71 (novembre-décembre 2014).
Source : Centre Asie/Asia Centre