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Alain GÉNETIOT, « Le Journal de Hendrik Hamel en Corée (1668) : un savoir accidentel »

« Le Journal de Hendrik Hamel en Corée (1668) : un savoir accidentel »
par Alain GÉNETIOT

(professeur de l’Université de Lorraine, Nancy)

À la fin du XVIIe siècle, la Corée est quasiment une terra incognita pour les Européens. On imagine le choc qu’a pu représenter la publication du Journal de Hendrik Hamel (1630-1692), traduit en français en 1670, deux ans après sa première édition en néerlandais. Vaguement connue au temps de Marco Polo, la Corée a été redécouverte par les Portugais navigant à partir de leurs comptoirs de Malacca et Macao et qui la baptisent « Coria », mais ce sont les Hollandais, leurs concurrents dans le commerce en mer de Chine méridionale, qui en donnent la première description à la suite des attaques contre leurs bateaux égarés dans les eaux coréennes. Certes le pays figure sur les cartes européennes, mais comme une île : ainsi sur la carte du Japon (Iaponia) dans l’Atlas de Jodocus Hondius réédité par Jan Jansson en 1633. Quant à l’île au nom énigmatique de Quelpaert qui désigne l’actuelle île de Cheju au sud de la péninsule coréenne, elle fut d’abord appelée par ses découvreurs portugais « Ilha de Ladrones ». Ce nom hollandais de Quelpaert, qui figure sur la carte de Linschoten en 1595 mais s’impose en Europe à la suite de la publication du journal de Hamel en 1668, désigne une galiote utilisée pour la navigation dans ces parages, terme employé par analogie pour nommer cette île vue de loin mais jamais abordée. De ce pays lointain et mystérieux pour un regard occidental, Hendrik Hamel va se faire le premier descripteur à l’occasion du naufrage qui jeta son navire marchand, le Sperwer (Épervier), sur les côtes de Cheju en 1653 et l’amena à être retenu pendant treize ans en Corée, jusqu’à son évasion en 1666. Lire la suite sur le site du Viatica.

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Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS