KIM Narae, « Architecture des Missions Étrangère de Paris en Corée (Père Coste 1847–1897) », 11 janvier 2018

KIM Narae, « Architecture des Missions Étrangère de Paris en Corée (Père Coste 1847–1897) », 11 janvier 2018

Soutenance de la thèse de doctorat de KIM Narae (EPHE) intitulée : 

« Architecture des Missions Étrangère de Paris en Corée (Père Coste 1847–1897) »,

sous la direction de Mme Isabelle Saint-Martin aura lieu

le jeudi 11 janvier 2018 à 14h.

Lieu : EPHE Maison des Sciences de l’Homme

54, Boulevard Raspail, 75006 Paris – Salle 3

Jury : Mme Isabelle SAINT-MARTIN, M. Jean-Michel LENIAUD, M. Jan DE MAEYER, M. Philippe DUFIEUX, M. Pierre-Emmanuel ROUX

Résumé

Cette recherche consacrée au Père Eugène Jean Coste suivra trois orientations. La première est historique : la diffusion du catholicisme en Extrême-Orient menée par les missionnaires occidentaux à la fin du XIXe siècle. Malgré deux grandes persécutions, grâce au traité de 1886 la situation a complétement changé. L’Eglise reprend vie, et la paroisse épiscopale de Myeongdong croît rapidement. Les activités architecturales des missionnaires qui ont commencé à cette période ont par ailleurs révélé la culture européenne aux coréens. La cathédrale de style européen a inspiré une esthétique nouvelle dans la paroisse. La seconde orientation est architecturale. Les études portant sur les réalisations architecturales qui, dès 1896, permirent la modernisation de l’architecture coréenne font considérablement défaut. Coste, qui était procureur des Missions étrangères de Paris, avait assimilé les principes de l’architecture néo-gothique et les a incorporés à de nombreux bâtiments religieux, notamment lorsqu’il a dirigé la construction de la plus grande église de Corée, la cathédrale de Myeongdong à Séoul. Cette recherche sur les églises conçues initialement par ce missionnaire français permet alors de déchiffrer l’architecture moderne coréenne. De plus, on peut y découvrir des variantes du style néo-gothique français dans un pays de mission. Ces mouvements ont été réalisés en relation intime entre la Corée, la Chine et le Japon. L’architecture des Missions étrangère de Paris témoigne donc de l’histoire des échanges avec la culture occidentale, en prenant en compte les factures économiques et pratiques. Les réalisations du Père Coste ont influencé la conception d’autres églises coréennes des Missions étrangères de Paris conçues en style européen. Avec l’archétype de l’architecture du Père Coste pour modèle, ses confrères, prêtres-constructeurs ont bâti des églises dans les différentes régions avec des résultats variables selon la compétence de chacun et les choix des communautés. En dernier lieu, nous étudions la conception du patrimoine religieux et la procédure de patrimonialisation de l’architecture des Missions étrangères de Paris pour valoriser leurs édifices. Concernant son authenticité, leur architecture en style européen est une reproduction ou une imitation des églises du XIXe siècle en France. Mais à cause du caractère de la maison coréenne et du style éclectique, cette architecture s’est transformée et a évolué. L’adaptation au contexte et l’emploi des matériaux régionaux, surtout les briques en couleur et diverses, révèle un caractère de l’architecture vernaculaire. Le problème patrimonial demeure entier, étant donné la faiblesse des connaissances historiques et les techniques limitées. Cependant, la restauration de l’église Saint-Joseph à Yakhyeon en 2000 s’est inspiré des idées et des techniques nouvelles. Elle est un premier pas vers les restaurations suivantes. A ce jour nous envisageons la mise en valeur des édifices des Missions étrangères de Paris en considérant que le patrimoine religieux doit être conservé dans sa globalité si l’on veut faire vivre des lieux symboliques.

Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS